Au terme de cette visite, nous avons appris de nouvelles choses mais aussi éclairci certains aspects. La Médiathèque Jean Lévy est estampillée d’un label « bibliothèque de référence ». C’est une médiathèque centrale qui fonctionne, en partie, comme les bibliothèques d’appoint en Belgique, anciennement bibliothèques centrales. Ils proposent trois types de services : le service au public classique, un espace patrimonial et des services transversaux. La Médiathèque Jean Lévy a également une mission de conservation des documents anciens.
Les membres du personnel sont divisés en une équipe administrative et une équipe chargée des activités culturelles, informatiques, etc. Ce sont donc des équipes spécialisées qui jouent sur toutes les médiathèques du réseau.
En réserve, il existe sept étages de documents patrimoniaux.
La médiathèque possède également une mission de dépôt légal : tout ce qui est imprimé dans la région est stocké à cet endroit. C’est le même principe que pour la KBR qui a également une mission de dépôt légal mais qui est nationale alors qu’ici la zone s’étend au niveau régional.
Toutes les médiathèques du réseau achètent des livres pour tout le réseau et pour tout support. Afin de nouer les liens entre les médiathèques, chaque livre du réseau dispose de la même cote, ce qui permet des échanges entre les institutions. Ce système est pensé dans un but de partage et de coopération tout comme le système de code validé consistant à adopter les mêmes normes au sein de toutes les médiathèques du réseau afin de faciliter l’échange.
Au total, il y a huit médiathèques de quartier, une pour chaque quartier de Lille, et un quartier sans médiathèque. Chacune a une surface ainsi qu’une typologie très différente mais celles-ci travaillent néanmoins ensemble.
La médiathèque propose également un bibliobus depuis environ 10 ans qui a deux vocations : aller à Vauban qui ne dispose pas de médiathèque et aller à la rencontre des gens qui, au premier abord, n’iraient pas vers ce genre de services. Les arrêts sont retravaillés tous les six mois en fonction des besoins du public. Un chauffeur est attribué à ce bus ainsi que deux agents qui sont également bibliothécaires (ainsi que le chauffeur) qui choisissent eux-même les collections à placer dans le bibliobus. Ce dernier circule du lundi au vendredi et inclura bientôt des outils numériques.
Ils ont un système de rotation, c’est-à-dire qu’il y a deux bibliothécaires en continu dans le bus, afin de traiter les collections et de permettre au troisième de travailler en-dehors du bibliobus et ainsi de garder une cohésion d’équipe et s’intégrer dans la médiathèque. Le bibliobus est considéré comme une médiathèque à part entière et peut également servir de moyen de communication par exemple, au travers d’expositions spéciales où le bibliobus servirait de support.
Les avantages du bibliobus est le fait qu’il soit modulable ce qui permet une grande adaptation selon les envies des bibliothécaires et les besoins du public. C’est également un bon moyen de fournir les écoles qui sont loin des médiathèques ainsi que les classes nombreuses qui ne rentrent pas dans la médiathèque. Il y a des plans de développements et d’animations de 83 BCD (bibliothèques d’écoles maternelles et primaires) dans l’ensemble des médiathèques de Lille afin d’inciter les jeunes à la lecture. Un service est proposé aux enseignants, qui ont la possibilité de faire leurs commandes par mail, afin que la médiathèque leur envoie les livres de leurs choix pour alimenter leurs cours.
Outre ces différents services, ils ont des partenariats avec les hôpitaux comme le CHRU dont une médiathèque est présente dans le hall d’entrée. Le public est constitué du personnel, des patients et des visiteurs. Au départ, ils avaient organisé des consultations sur place mais en sont progressivement venus à prêter les documents.
Un autre service phare de cette médiathèque est le partenariat avec les prisons. En effet, ils considèrent que la culture et l’information doivent être accessibles à tous sans distinction aucune. Dans le centre pénitentiaire de Lille-Annoeullin, il y a quatre bibliothèques, une par quartier. Les bibliothécaires sont les prisonniers, eux-mêmes, que des bibliothécaires forment aux différentes tâches et qui sont rémunérés. L’ouverture est quotidienne et se fait le matin comme l’après-midi. Étant donné que la période de détention des prisonniers est trop courte, il n’est pas possible de les former de manière professionnalisante à long terme. Cependant, ce concept existe dans d’autres prisons en France. L’UNESCO a écrit un manifeste qui sert de référence pour les missions des bibliothèques : celles-ci ont pour objectif de servir toute la population y compris les publics empêchés tels que les prisonniers.
Le réseau dispose de 123 agents avec l’équivalent de 117,6 temps plein, pour un total de 44 heures d’ouverture par semaine pour la Médiathèque Jean Lévy et de 26 heures par semaine pour les médiathèques de quartiers. Quant au public, on compte 22 500 inscrits dont 7 500 pour la Médiathèque Jean Lévy. Pour les tarifs, tout est gratuit pour les lillois et le tarif monte jusqu’à 50 euros par ans pour tout non-lillois. Ce prix ne s’applique pas aux personnes handicapées pour qui le service est gratuit. L’emprunt est limité à quinze documents que les usagers peuvent réserver sur le site de la bibliothèque municipale de Lille. Ces documents arrivent dans la médiathèque de leur choix grâce à une équipe de bibliothécaires qui gère, tous les matins, la navette documentaire en allant chercher et livrer les documents demandés, en camionnette, aux endroits prévus.
Sur leur site, on peut aussi voir si le document est emprunté ou pas et on peut le réserver. Cela entraîne une grosse demande de temps mais le public est très satisfait de ces services. À propos des collections patrimoniales, un nouveau service de cette médiathèque en a pris la charge car ce service était à l’abandon, ils ont donc repris le travail de numérisation et le partagent avec Gallica.
Les acquisitions de documents patrimoniaux ont été suspendues à cause d’un trop grand retard dans le traitement des anciens documents. Il y a également pas mal de collections privées qui sont léguées à la médiathèque. Le logiciel sur lequel les documents sont traités est « Portfolio », qui est un système intégré de gestion de bibliothèque (SIGB) et le site web de la médiathèque créé à partir d’« Archimed ». Le catalogage est centralisé et RAMEAU est utilisé pour l’indexation et le système de classement utilisé est Dewey. Toute la chaîne du livre se fait au même endroit.
Le fournisseur RFID est « Bibliothéca » qui permet l’utilisation de bornes de livre. Pour ce qui est des retards, un mail automatique est envoyé avant que la personne ne soit en retard. Il est également possible de prolonger les livres à moins qu’ils ne soient réservés. S’il y a un retard, il n’y a plus de prolongations possibles ou de prêt tant que le document n’a pas été rendu. Il n’y a donc pas de sanctions financières mais un blocage de la carte. Néanmoins, si le livre est très en retard, le dossier est envoyé au trésor public qui se charge d’encaisser l’amande.
La Médiathèque Jean Lévy est divisée en six espaces ayant, chacun, des particularités et dont les responsables ont des missions propres à ces espaces qui sont établies pendant les réunions. Ces six espaces offrant différents types de documents tels que des livres, des CD’s, des DVD’s, etc. sont : l’espace fiction et loisirs, l’espace enfance qui contient également des jouets pour les enfants, l’espace détente et actualité où on peut trouver les journaux, l’espace patrimoine dans lequel il est possible de consulter des documents anciens, l’espace musique où on trouve également des instruments de musique et des vinyls empruntables ainsi que l’espace travail et savoirs dans lequel on peut emprunter des ordinateurs et des tablettes. Les membres du personnel sont scindées en équipe par espace. On peut également trouver, au sein de la Médiathèque Jean Lévy, des automates de prêts et de retours ainsi que des casiers avec des prises intégrées pour charger son ordinateur, par exemple.
Par Mélissa ALLARD, Hanane AYATELLAH, Thomas BARBIEUX, Stéphanie BRANCA et Jean-Sébastien FUNCK.