Nous avons été accueillis par Mr. Dufaux, responsable du Labo Cité. Celui-ci nous a donné un retour sur le déroulement de l’exposition ainsi qu’une explication sur le choix de celle-ci. Son discours tendait à nous expliquer la place du numérique actuellement, dans les centres de documentation et dans les bibliothèques ; mais aussi à la place qu’il peut encore prendre dans ceux-ci et la problématique que cela peut poser par rapport aux lois du pays accueillant les institutions.
Le Labo Cité, une exposition qui vous parle du numérique
Le Labo Cité a été conçu comme un espace où se déroule un ensemble d’activités temporaires pendant la fermeture de la bibliothèque (pour cause de rénovation), le Labo Cité est parti d’un constat : la nécessité d’intégrer le numérique aux services proposés par les bibliothèques. Le « numérique » au sens large comprend autant les aspects navigation sur internet, que jeux-vidéos, liseuses et livres électroniques ou encore créations digitales en bibliothèques.
Toutefois, le numérique ne peut être implémenté n’importe comment en bibliothèque. Vu la rénovation de la bibliothèque lors de son déroulement, le Labo Cité a été envisagé comme un espace « à part » de la bibliothèque bien que présent dans celle-ci, créant d’ailleurs certaines frustrations chez des usagers souhaitant juste accéder aux services habituels de la bibliothèque. Cet espace « à part », sans doute, perpétue l’idée que le numérique est « sans lien » avec ce que la bibliothèque propose principalement : des livres. La BNF a mis en place un premier « Labo du numérique », sur lequel ce Labo Cité s’est notamment basé, mais qui fût un échec pour les mêmes raisons : la mise à l’écart du numérique.
Il apparaît que, plutôt que d’opter pour une approche qui met en confrontation le numérique et les livres, il serait intéressant de mettre en exergue leur complémentarité. Le numérique ne doit pas être vu comme un ennemi du livre mais comme une autre possibilité de médiation en bibliothèque, un prolongement des services déjà offerts par la bibliothèque. Pour cela, le numérique (liseuses, jeux-vidéos, etc.) doit figurer parmi les livres. Cela s’approche de la notion de « bibliothèque 3ème lieu » telle qu’on en parle aujourd’hui. De la médiation cross et transmedia, jusqu’ici peu explorée en bibliothèque, peut également être amenée à se développer dans un tel contexte.
D’après monsieur Dufaux, l’ouverture du Labo-Cité a suscité une autre difficulté qui n’avait pas été prévue. Comme le Labo Cité est conçu comme un lieu expérimental qui ouvre les portes au numérique en bibliothèque, l’accès à Internet fait partie intégrante du projet. Il semble que cela ait suscité la venue d’un public assez défavorisé et fait « fuir » le public habituel. On peut supposer qu’un autre aménagement, avec un accès à Internet en dehors de l’espace vraiment dédié au Labo-Cité, aurait peut-être pu pallier ce problème. C’est en tout cas une chose dont il faut tenir compte lors de l’implémentation du numérique en bibliothèque.
De ce que nous avons compris, le Labo Cité n’a pas été la réussite escomptée, cela étant dû principalement aux deux raisons expliquées plus tôt. Il s’agit là toutefois d’une piste de réflexion pour de futurs projets similaires.