Rencontre avec un représentant du Digital Repository of Ireland

Dans le cadre de notre première visite à Dublin, nous avons rencontré Clare Lanigan, l’ « educational manager » du Digital Repository of Ireland. Cette institution englobe les thèmes qui nous avaient été attribués, à savoir l’Open Access et la préservation numérique.

Le DRI et ses missions

Lancé en 2011 en tant que projet de développement au service des universités irlandaises, le DRI est devenu une institution à part entière en 2015. Il est géré par un consortium de 3 institutions : la Royal Irish Academy (RIA), le Trinity College Dublin (TCD) et la Maynooth University (MU). La volonté derrière le développement du DRI était de doter la sphère académique irlandaise d’une équipe complète dédiée à la conservation de contenus numériques sur le long terme. Il a d’ailleurs acquis depuis sa création deux labels certifiant ses compétences dans ce domaine à savoir : le Data Seal of Approval (DSA) et le Core Trust Seal (CTS). L’équipe qui le compose est assez variée, car on y retrouve autant des archivistes et des bibliothécaires que des experts en informatique ou des chercheurs.

Au départ, il s’est inspiré du fonctionnement et des politiques d’autres institutions similaires se trouvant principalement en Hollande, au Royaume-Uni et en Australie. Concernant sa politique d’Open Access, il est basé sur la Budapest Initiative, avant de développer sa propre réglementation en la matière.

Le DRI offre ses services et compétences, en échange de frais annuels, à ses membres dans le but de conserver leurs documents digitaux d’une manière sûre. Il compte parmi ses membres des institutions irlandaises qui travaillent dans le domaine des sciences humaines et du patrimoine irlandais, comme les National Archives of Ireland ou la Dublin City Library and Archive. Néanmoins, il ne faut pas confondre le DRI avec un service de numérisation de documents ; ses membres sont responsables de cette tâche dans l’optique de les confier au DRI en vue de leur conservation. Cependant, il offre tout de même des formations et des guides pratiques sur la numérisation. Il est intéressant de noter que la propriété des documents qui lui sont confiés n’est pas transférée au DRI.

La diffusion et la valorisation de collections

Comme dit plus haut, les documents étant numérisés, le DRI en profite pour communiquer leurs collections dans un but de valorisation via plusieurs outils : l’Open Access, des expositions virtuelles et les réseaux sociaux.

En ce qui concerne l’Open Access, le DRI encourage ses membres à partager en accès libre leurs contenus numériques sur le site du DRI et ailleurs, ainsi qu’à rendre ces contenus utilisables par tous grâce à une licence telle que Creative Commons. Néanmoins, tous les documents ne sont pas en accès libre. Comme ces documents restent la propriété des institutions émettrices, celles-ci peuvent décider de limiter l’accès de ceux-ci pour diverses raisons. Par exemple, lorsqu’ils touchent à la vie privée dans les cas où les documents portent sur des personnes étant encore vivantes. Néanmoins, les descriptions bibliographiques sont toujours accessibles dans leur entièreté et le public peut demander accès à ses documents restreints s’il fournit une raison valable.

Du côté des expositions virtuelles, le DRI participe à des projets d’actualité historiques et patrimoniaux tels que 1916 et Frongoch. Certains de ces projets amènent le DRI à collaborer avec des institutions internationales comme le Pays de Galles dans le cadre de Frongoch ou encore les États-Unis, et plus précisément la Cornell University Library pour le projet The Atlantic Philanthropies. Ces projets internationaux permettent de faire la promotion du DRI à l’étranger et donc d’étendre son public.

Leurs publications

En plus de proposer des documents externes sur leur site, le DRI met également à disposition ses propres publications professionnelles. Celles-ci concernent autant la numérisation que les métadonnées, ou encore l’Open Access… Il existe la fonction « Cite » pour ses publications, mais aussi pour les documents externes se trouvant sur son site.

Conclusion

Si dans le passé les problèmes occurrents avec la préservation numérique provenaient principalement de limitations techniques (formats, stockages, logiciels…), actuellement c’est un manque de ressources tant financières qu’humaines qui ralentit les acteurs de ce domaine. Toutefois, le problème de formats pourrait revenir dans le futur, vu qu’avec le temps et les développements technologiques, certains deviennent obsolètes.

Cette visite nous a permis d’éclaircir les quelques points qui étaient restés sombres suite à la préparation de la rencontre avec le DRI, telle que la propriété des documents confiés au DRI, les expositions auxquelles il participe ou encore les partenariats internationaux.