Par une matinée pluvieuse, ce mardi 24 avril 2018, nous nous sommes rendus à la Chester Beatty Library afin d’y découvrir un exemple concret de collaboration entre une bibliothèque et un musée. Notre choix s’est porté sur cette institution, car elle répondait tout à fait à notre thématique à savoir la valorisation et la conservation des collections muséales. Si vous souhaitez de plus amples informations, nous vous invitons à consulter notre précédent article. Afin de rester cohérents avec notre première publication, nous avons gardé la même structure, à savoir la valorisation, la conservation et les partenariats.
Concrètement, la visite s’est déroulée en deux étapes. La première s’est consacrée à la découverte d’une partie des collections valorisées par le biais d’une exposition. Guidée par M Kurt Kullmann, elle retraçait des périodes de la vie de Sir Chester Beatty à travers différents objets qu’il a rassemblés.
La seconde, animée par la bibliothécaire principale Celine Ward, permettait de comprendre le fonctionnement d’une bibliothèque au service d’un musée.
Valorisons…
Pour la Chester Beatty Library, les expositions restent les principaux canaux de promotion de collections. Il faut savoir que seuls 2 % des objets et documents sont exposés. Le guide nous a donné un bref aperçu des pièces les plus importantes du musée, en passant dans un premier temps par des manuscrits bouddhistes et objets asiatiques, en découvrant ensuite des livres coraniques et des reliures orientales pour terminer par les papyrus, codex et livres chrétiens. Le contenu des collections exposé change environ tous les deux ans pour des raisons de conservation.
L’origine de ce musée est similaire à celle de la bibliothèque Wittockiana à Bruxelles. En effet, Michel Wittock est comme Sir Alfred Chester Beatty un collectionneur dont le souhait est de rendre publiques ses collections. Pour cela, ils les ont tous les deux légués à des fondations et associations afin de les valoriser et de les exposer après leur mort.
Le concept et le contenu de la Chester Beatty Library rappellent également ceux du Librarium de la KBR où des collections composées d’archives d’auteurs belges ont été léguées par leur famille.
La seconde partie de la visite était axée dans un premier temps sur la valorisation des collections. Les différents canaux utilisés et qui permettent de mettre en avant les fonds sont : le site internet qui promeut les activités organisées, les réseaux sociaux, les newsletters dans le but d’attirer un public plus large, les catalogues papiers et en ligne afin d’en connaître le contenu. La numérisation est également un moyen de rendre visibles des documents non consultable.
Conservons…
La question de la conservation et de la préservation des documents a été abordée lors de notre entretien dans la salle de lecture avec la bibliothécaire. Elle s’est basée sur la politique d’acquisition pour nous expliquer de quelle manière les documents et objets sont récoltés, traités, conservés.
Les collections sont gardées dans les meilleures conditions de conservation, que ce soit en exposition ou dans les réserves. La luminosité, la température et le taux d’humidité sont très surveillés par une équipe des conservateurs. De plus, différents moyens sont mis en place afin de préserver les documents. Des règles de manipulations existent et varient en fonction du support. Tous les visiteurs en sont informés et ne peuvent manipuler les documents que sous l’œil attentif du personnel de la Chester Beatty Library.
Les normes de sécurité mise en place imposent également une série de restrictions dans le but de protéger les collections : les dimensions des sacs autorisés, l’interdiction de boire et manger à l’intérieur du musée et l’interdiction d’utiliser le flash en photographiant.
Madame Ward a également mentionné l’importance de la numérisation. Une équipe travaille à la dématérialisation d’un maximum des collections dans le but d’optimiser la conservation et ainsi les valoriser dans leur catalogue en ligne.
Fusionnons…
La Chester Beatty Library travaille en partenariat avec plusieurs institutions, notamment avec la National Gallery of Ireland. Ils ont également collaboré avec l’Irlande de Nord les États-Unis pour leur prêter une exposition. Une autre manière de créer des partenaires est d’inviter des conférenciers, des scientifiques ou des animateurs. Ceux-ci mettent en place des activités qui permettent aussi de valoriser les collections. Cependant, la personne responsable du service éducatif n’était pas disponible pour répondre à nos questions et nous éclairer davantage sur le sujet.
Pour conclure, la collaboration entre un musée et une bibliothèque permet non seulement au public de bénéficier d’un double service de qualité, mais surtout elle apporte de la documentation sur la thématique aux conservateurs, chercheurs, à l’équipe pédagogique et tous les autres membres du personnel.