L’Irish Traditional Music Archive : mémoire de la musique traditionnelle irlandaise
Nous avons clôturé les visites de notre voyage d’étude en beauté, ce jeudi 26 avril, en découvrant l’Irish Traditional Music Archive (ITMA), un centre d’archives audiovisuelles presque entièrement digitalisées. Cette institution s’accorde parfaitement avec la thématique professionnelle que nous avons développée précédemment : la digitalisation des collections audiovisuelles et leurs droits d’auteur. Nous vous invitons, ici, à y jeter un coup d’oeil si ce n’est pas déjà fait car les propos développés ci-dessous y seront liés. Sans plus attendre, nous vous souhaitons une bonne lecture et de bonnes découvertes.
Liens avec la thématique, le cas pratique et notre expérience professionnelle
Description de la visite
Nous nous sommes rendus au centre d’archives avec notre groupe au environ de 14 heure. Nous avons pu rencontrer notre personne de contact Maeve Gebruers qui nous a accueillis au rez-de-chaussé. Nous sommes ensuite monté à l’étage déposer nos affaires dans des casiers avant de nous diriger vers la bibliothèque au 1er étage pour signer le livre des visites. Celle-ci comporte toutes les collections originales, les copies étant dans un entrepôt. Maeve nous attendait au rez-de-chaussée pour nous faire une présentation sur le fonctionnement de l’ITMA. Nous avons pu profiter d’une pause musical avant de clôturer la visite par la présentation de Lynnsey Weissenberger sur le projet LITMUS (Linked Irish Traditional Music Project).
Lors de la première présentation, Mme Gebruers nous a présenté l’histoire de l’institution (fondée en 1987), ses objectifs, l’ampleur de ses collections et ses champs d’action. C’est-à-dire, les trois domaines de la musique traditionnelle irlandaise : la chanson, la danse et la musique instrumentale. De plus, elle nous a présenté quelques projets tels que : leur bibliothèque numérique, leurs moyens de diffusions… Le dernier projet, présenté cette fois-ci par Mme Weissenberger, est un projet de grande envergure appelé L.I.T.MUS. Sa mise en place est en lien avec la futur nouvelle norme de catalogage (RDA) déjà en application dans les pays anglo-saxons.
Les collections
Nous avons pu avoir une idée beaucoup plus précise des collections de l’ITMA grâce à la visite. Il s’agit en effet des plus grandes collections qui attestent du passé et du présent de la musique traditionnelle irlandaise sous toutes ses formes. Elles comprennent : 36 000 documents imprimés (études musicales, travaux de référence, partitions, périodiques…), 37 000 enregistrements sonores (disques vinyles, cassettes audio, CD, fichiers audios), 25 000 illustrations (impressions, dessins, photographies, négatifs, microfilm), 400 manuscrits, 4 000 vidéos (cassettes, dvd et fichiers vidéos), 6000 mélodies digitalisées et enfin, des documents éphémères en rapport avec des événements musicaux (programmes, catalogues, cartes postales, dépliants, affiches, coupures de journaux…). L’ITMA possède aussi des collections privées.
Nous avons vu en vidéos différents extraits d’activités organisées et enregistrées par l’ITMA. Par exemple : Logh allen dance week-end, des conférences, une activité commune avec la Trinity Collège, des chanteurs, des cotskuiles irish art week-end, une interview avec Muhammed Al-Hussaini par l’ITMA studio, Sean-Nos Cois, le Crunniunalhfluirt… On peut voir que l’ITMA est très active, car tous ces exemples datent de 2017.
Les missions
Les missions sont les mêmes que celles développées dans l’article de notre thématique professionnelle. Nous pouvons cependant y ajouter quelques précisions suite aux information apportées par la visite.
Développer les collections
L’ITMA reçoit des subventions de la structure du gouvernement irlandais qui promouvoit les arts en Irlande : The Arts Council of Ireland. Elle obtient de nouvelles acquisitions en organisant elle-même des programmes audio et des enregistrements en studio dont vous pouvez-voir des exemples ci-dessus. Mais, la majorité de celles-ci reste des donations privées en lien avec la musique traditionnelle irlandaise. Un des dons privés les plus importants reçus par l’ITMA est une collection spéciale enregistrée par Anne Byrne. Celle-ci est née en Argentine de deux parents irlandais. Elle passait son temps, en Argentine, à enregistrer son père jouer de la musique irlandaise sur son accordéon. Elle a enrichi sa collection d’enregistrements pendant 62 ans avant d’en faire finalement don à l’ITMA.
La préservation
Les ressources physiques et leurs versions digitales sont préservées. L’institution préserve le matériel d’origine dans ses locaux. Le but est de préserver à long terme via la numérisation pour ensuite valoriser les ressources digitalisées via divers canaux de diffusion. Il y a donc, pour la majorité des ressources, une version physique et une version digitalisée.
La gestion des ressources
Les ressources sont encodées et gérées dans le catalogue disponible sur le site de l’ITMA contenant un millions de ressources. Les normes utilisées sont Dublin Core, les ACR2 et les champs utilisés par la plateforme Europeana qui est un catalogue de recherche pour les ressources européennes numérisées par diverses institutions membres de la commission européenne.
La mise à disposition des ressources physiques et digitalisées
Les ressources sont accessibles dans les locaux de l’ITMA et sur son site web. Plusieurs canaux de diffusion sont utilisés tels que facebook, youtube, twitter, soundcloud, instagram et mail chimps. Certains évènements comme la Culture Night, en direct sur Youtube et Facebook, permettent de toucher un public plus grand dans un laps de temps assez court.
La limitation des droits d’auteur
Nous avons pu échanger avec Mme Gebrueurs sur l’impact que peut avoir la législation des droits d’auteur sur un service public tel que l’ITMA. Elle nous a confirmé que le respect des droits d’auteur est primordial même s’il limite grandement la mise à disposition et le partage des ressources. En effet, pour qu’une ressource soit digitalisée par l’ITMA ou qu’un fichier soit téléchargé par l’usager, quels que soit son format, il faut se trouver dans un des deux cas de figure suivant : le dernier ayant droit est mort depuis au moins 70 ans ou l’institution garante des droits d’auteur a donnée son accord en moyennant potentiellement une rétribution. Pour plus d’explications, nous vous renvoyons, à nouveau, à notre article dont la partie sur les droits d’auteur vous permettra de comprendre plus en détail la complexité de ceux-ci.
Par exemple, l’ITMA a demandé l’autorisation à la Trinity College pour digitaliser la collection de James Goodman comprenant 6 manuscrits.
Le public est surtout lié au monde de la musique : des étudiants du conservatoire, des musiciens, des chercheurs, des amateurs de musiques…
Les projets soutenus ou initiés par l’ITMA
Sur le même site que la bibliothèque numérique se trouvent des liens vers des microsites. Ceux-ci sont en rapport avec des thématiques ou des individus spécifiques et permettent de mettre à dispositions des ressources supplémentaires sans surcharger l’usager d’informations. Cela permet aussi de collaborer avec d’autres institutions possédant des ressources intéressantes et de se partager celles-ci via les microsites qui valorisent les collections des partenaires.
Ex :
Il y a le PW Joyce Irish Music Microsite dont on retrouve des écrits publiés et inédits sur la musique irlandaise de Patrick Weston Joyce.
Pour ce microsite, l’ITMA a demandé la permission de mettre sur ce site des ressources appartenant au National Library of Ireland et au Dublin City Library & Archive.
Le Góilín Song Project est une collaboration avec le Góilín Club, une institution de chant traditionnel dont le contenu principal est 700 d’enregistrement audio des chansons et auteur irlandais ou anglais.
Dans la bibliothèque numérique créée par l’ITMA, on retrouve une section musique, contenant des bandes-son musicales diverses. Mais au lieu d’une simple piste audio avec des éléments descriptifs, on retrouve en plus l’interface de soundslice qui est un outil d’éducation musical en ligne. Ainsi, via cet outil, on a un visuel de la partition de musique que l’on souhaite écouter. L’usager peut donc ralentir la vitesse de la piste audio, avoir un aperçu de comment jouer le morceau sur un piano et bien plus.
Ce service est une plus value pour les personnes voulant décortiquer et analyser avec une certaine facilité des musiques. De ce fait, nous pensons que cette fonction permet de satisfaire le public de l’institution, autant les professionnels que les amateurs de musiques traditionnelles.
Le projet LITMUS
Mme Weissenbergen nous a présenté le projet LITMUS (Linked Irish Traditional Music Project). Son objectif est de permettre de faire des liens entre diverses informations en rapport avec les informations d’une ressource. À terme ce projet permettrait aux usagers d’obtenir des informations qu’on ne retrouve pas
systématiquement sur le support physique et qui permettent de faire des liens entre musiciens, albums, versions d’une même chanson…
Par exemple :
Entre deux musiciens, on y ajouterait des renvoies du type :
– A fait des enregistrement avec
– Fils de …
– Le répertoire d’un des musiciens est influencé par l’autre
– L’un a joué avec celui-ci dans un groupe.
Nous pensons qu’avec ce projet, les usagers et professionnels de l’info/doc auront des facilités dans leurs recherches. En mentionnant les informations en lien avec notre ressource alors qu’elles ne se trouvent pas sur celle-ci, on permet une compréhension plus complète de l’objet et de donner des pistes de recherches associées. Il s’étale pour l’instant sur 30 albums publiés ces 60 dernières années.
Pour se faire, l’ITMA utilise Zenodo, un répertoire qui peut servir de base de données et qui peut permettre de télécharger des fichiers. La norme utilisée est RDA. Elle permet, à la base, de faire des liens entre les notices différentes notices d’un catalogue. Ainsi, la recherche de l’usager est facilitée, car il a accès en un clic à toutes les versions (éditions et traductions) d’un même livre tout en pouvant voir quels autres livres ont été écrits par le même auteur. Dès que deux informations sont liées, RDA permet de faire le lien entre les deux.
Les autres organisations avec pour thématique l’archivage de musique sont Dorenus.org, linkedjazz.org, weissanbergen L.K.
Il est possible de faire un cas pratique en Belgique avec le projet d’archivage du Web de la KBR pour lequel Monsieur Di Pretoro travail en association.
Acquis de la visite
Suite à la fin de cette visite, nous nous sommes fait cette réflexion : Qu’avons nous donc acquis ou découvert en prenant en compte les connaissances acquises ou développées pendant la rédaction de notre article.
Les acquis de cette visite
Ainsi nous avons pris connaissance de divers moyens de valoriser des collections digitalisées. Nous avons constaté qu’il existe des outils en ligne permettant au public de mieux s’accaparer le contenu des oeuvres et aux professionnels de l’info/doc de proposer des services complémentaire pour promouvoir leurs collections.
Acquis (en faisant l’article) :
– À faire des recherches sur le site de l’ITMA
– Faire des recherches simples dans le catalogue en ligne de l’ITMA
– Voir la diversité des des formats qui sont archivés par l’ITMA
– Développement des connaissances sur les droits d’auteur
Acquis (pendant la visite) :
– Eu un aperçu plus varié des activités
– Le type de public qui vient dans l’institution
– Une démonstration des musiciennes (un violon et un accordéon)
– Découverte du projet LITMUS
– Découvrir plus de types des formats qu’archive l’ITMA
– Voir le partenariat avec le Trinity College entre autres
– Découvrir les autres institutions en lien avec ces thématiques
– Vu que le site possédait des microsites
– L’ITMA a reçu un don d’une collection entretenue pendant 62 ans
– Il y a la préservation des boîtes d’origines
– La nuit culture en 2017 avec un public réel de 600 personnes et un public virtuel de 8 700 personnes
– Port qui permet de jouer d’un instrument de musique en entendant la partition et en la voyant.