Les learning centers

Le concept du learning centre existe depuis une plus d’une vingtaine d’années aux États-Unis, en Angleterre et aux Pays-Bas. L’évolution de l’enseignement supérieur et des bibliothèques universitaires a produit un lieu architectural particulier rassemblant un ensemble de ressources et de services orienté vers l’apprentissage.

Le learning centre peut être considéré comme une évolution logique de la bibliothèque universitaire. Se basant sur la mission en triptyque « learning – teaching – training », il associe une offre de services élargie, une organisation efficace et polyvalente ainsi qu’un aménagement des espaces moderne et modulable.

Vue de l’intérieur du Saltire Centre (Glasgow Caledonian University)

Les ressources physiques ou digitales du learning centre ne sont plus au centre de l’offre, mais restent complémentaires. La bibliothèque vient ainsi se greffer aux nombreux autres srevices aux étudiants qu’offre l’institution. Le learning centre amincit les frontières entre l’enseignement et la documentation, il permet ainsi d’offrir des modes de travail dynamique et collaboratif. Le soutien à l’apprentissage de l’étudiant qui est au cœur des services offerts.

Il y a de plus une véritable mutualisation des pratiques professionnelles au sein de ces institutions avec une modernisation des compétences traditionnelles du bibliothécaire-documentaliste. Plusieurs thématiques peuvent être mises en exergue :

  • La modernisation de la profession (polyvalence, développement de compétences nouvelles) et mutualisation des compétences entre les différents professionnels des learning centrer

Bibliothécaires, record manager, archivistes, pédagogues, informaticiens, infographistes, spécialistes des systèmes d’information et des nouvelles technologies travaillent de concert dans les Learning centres. L’hyper spécialisation professionnelle est abandonnée au profit de la polyvalence des compétences informationnelles. Cette conception de la profession est intéressante pour de futurs bibliothécaires documentalistes qui sont aujourd’hui amenés à diversifier leurs compétences afin d’offrir des services pluriels aux usagers.

  • Le décloisonnement des pratiques professionnelles (Enseignement – Apprentissage – Information et documentation) et conception du travail collaboratif

Les Learning centres décloisonnent les pratiques professionnelles et orientent les métiers de l’information et de la documentation vers une organisation du travail en mode projet. Professionnels de l’infodoc, pédagogues et étudiants sont au cœur des multiples dispositifs mis en œuvre afin de partager les connaissances de manière optimale , de garantir une qualité informationnelle répondant à des besoins précis, mais également de renouveler un apprentissage constructif. La participation active des différents acteurs du Learning centre ouvre  de nouvelles perspectives aux métiers de l’information et de la documentation. Cet aspect devrait faire sens pour de futurs bibliothécaires documentalistes qui apprennent à mutualiser leurs compétences  notamment à travers la pratique du projet.

  • Création de produits documentaires innovants (supports de cours et outils documentaires destinés aux étudiants) et formations des utilisateurs (e-learning, formation en groupe, formation individualisée)
Vue nocturne du bâtiment du Rolex Learning Center

Les Learning centres induisent inévitablement la création de produits documentaires et de services documentaires répondant aux besoins de la communauté. Les spécialistes mobilisés (professionnels de l’information,  pédagogues, informaticiens, etc.) contribuent  à la création de produits documentaires innovants  qui permettent une émancipation des étudiants. Les formations des utilisateurs et les produits documentaires sont intimement liés et permettront aux futurs bibliothécaires documentalistes de mesurer l’importance d’adopter de nouvelles stratégies qui  favorisent le développement de l’apprentissage et l’autonomie des individus.

Bibliographie

CHAUDOREILLE, Hélène et BATTISTI, Michèle. « Learning centres : quels impacts pour nos métiers ? » [en ligne]. Documentaliste-Sciences de l’Information. 2011 [consulté le 04 avril 2016], vol. 48, n° 3, p. 4-5. Disponible sur le Web : <www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2011-3-page-4.htm>. ISSN 1777-5868

FRANCE. MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE. Les Learning centres, un modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement supérieur et à la recherche [en ligne]. Inspection générale des bibliothèques, rapport n°2009-022. Décembre 2009 [consulté le 05 avril 2016], 66 p.. Disponible sur le Web : <http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2009/33/6/Rapport_Learning_Centers_7-12_RV_131336.pdf>

ROCHE, Julien. « LILLIAD Learning Center Innovation » [en ligne]. Bulletin des bibliothèques de France. Février 2015 [consulté le 04 avril 2016], n° 4. Disponible sur le Web : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2015-04-0096-007>. ISSN 1292-8399

TIMBAL-DUCLAUX, Louis. « Les “learning centers” : une formule originale » [en ligne]. Communication et langages. 4ème trimestre 1986 [consulté le 5 avril 2016], n° 70, p. 29-34. Disponible sur le web : <http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1986_num_70_1_1806>