Les visites des institutions de Lille se poursuivent en ce mercredi 31 mai matin, direction le Palais des Beaux-arts! Reçus par une conservatrice du nom de Madame Rousseaux, nous avons eu l’occasion de découvrir l’envers du décor. Cet article fait suite à une présentation du musée et un article thématique sur la gestion et la valorisation que nous vous invitons à consulter avant de poursuivre votre lecture.
Les musées français à l’heure actuelle
En France, les musées dépendent des collectivités territoriales, et étant des institutions publiques, les employés sont donc des fonctionnaires. Les musées obéissent à une loi de l’ICOM (International Council Of Museums) : l’obligation de conserver les œuvres, de les présenter au public, et de faire des recherches scientifiques. Quant au budget, il dépend du statut du musée (municipal, régional, national, etc.)
Les musées, tout comme les bibliothèques, ont pour but d’être considérés comme un troisième lieu. Le nouveau challenge est d’amener de nouveaux publics. Comment? En organisant un grand nombre d’activités touchant tous les publics (primo-arrivant, publics “empêchés”, étudiants, personne lambda, etc.). Par exemple, une nouveauté pour attirer les gens : les capteurs android. Il s’agit de la mise en place d’un système permettant d’envoyer des informations sur une peinture du musée devant laquelle l’usager est en train de passer. Le musée a également mit en place une formation au sein du musée, le BAFA, et qui permet au détenteur de celui-ci de pouvoir de réaliser des animations au sein du musée.
Pour l’acquisition, quelle politique?
La politique d’acquisition est de continuer à enrichir les collections déjà existantes.
L’acquisition peut se faire de plusieurs manières. Le prêt entre musées, pour des expositions précises généralement pour une durée moyenne de 3 mois. Les échanges entre musées se font comme les prêts mais pour une période de plusieurs années. Dans les deux cas, un contrat d’état est établi entre les deux institutions afin de s’assurer qu’aucune détérioration n’a été faite durant le transfert ou la durée de location.
Le don et le legs sont aussi des manières d’acquisition importante. Tout comme la dation, qui se fait lorsqu’une personne ne sait pas payer les taxes pour bénéficier de son héritage et donne des œuvres en guise de paiement.
Cependant, un don ne peut être accepté comme le voudrait les conservateurs. Ceux-ci doivent prouver devant une commission que l’acquisition d’une œuvre ait un sens, qu’elle s’insère correctement dans les collections déjà existantes. Cette commission est composée de membres de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) ainsi que des experts.
Les œuvres de musée sont inaliénables et imprescriptibles, ce qui veut dire qu’elles ne peuvent être ni vendues, jetées ni détruites. Cependant,si les conservateurs veulent ou doivent vendre une œuvre d’art, ils doivent passer par de nombreuses démarches administratives, ce qui rend la démarche complexe, longue et peu encourageante. Les musées ont donc dans leurs réserves de nombreuse peintures, reçues en dons il y a plusieurs années et qui n’ont jamais été exposées.
Le mécénat est le financement apporté par une personne ou un groupe de personne ou une organisation afin de permettre au musée d’agrandir ses collections, de réaliser des activités ou même de simplement continuer à exister.
Outils de gestion
« Micromusée » est un logiciel développé par Mobydoc et est utilisé par plus de septante institutions, dont le château de Beloeil, dans la région de Namur. Il permet de décrire physiquement les documents et de s’occuper de toute la gestion d’un catalogue.
Ils utilisent également l’inventaire en 18 colonnes (inventé par George-Henri Rivière), ils y introduisent les métadonnées de chaque nouvelle œuvre acquise.
Afin de mettre en commun les catalogues de tous les musées de France, le Palais des Beaux-arts fait parti de la base de données appelé “Joconde”.
Pour avoir une idée du prix d’une œuvre d’art, les conservateurs du musée utilisent le site “Art price”. Ils y entrent tous les critères physique, historique et matériel de l’œuvre pour en faire une estimation de sa valeur et de cette façon, ils peuvent estimer la valeur de l’assurance dans le cas où ils voudraient prêter cette oeuvre. (Puisque le Palais des Beaux-Arts de Lille est un musée très prêteur!)
La diffusion de l’art pour quels publics?
Le Palais des Beaux-arts se veut être un “troisième lieu”, un lieu d’accueil, de loisirs et de rencontres pour tous les publics. Ceci implique donc de s’adapter pour s’ouvrir aux nouveaux publics, qu’il s’agisse des publics empêchés ou des primo arrivants ou encore simplement de personnes n’ayant pas pour habitude d’entrer dans un musée. Le musée multiplie les activités et les services allant en ce sens. Cela prend plusieurs formes : une politique de quartier, l’open museum tel qu’une exposition par une personne hors du milieu (ex. : Zep, duckomenta…) afin d’attirer des publics qui ne sont pas intéressés de base par les musées. L’adaptation de l’infrastructure de l’accueil aux handicapés physiques et mentaux est aussi un pendant important, tout comme la création d’un espace café auquel on accède sans devoir payer de ticket d’entrée. Des actions en prison et envers les primo-arrivants sont également mises en place. Dans la prolongation de ces projets d’ouverture aux publics, le musée ouvrira le 22 juin un espace numérique.
DELAHAUT Camille, JANS Julie, ERNOULD Robin et BROGNIEZ Laure